Quand le NFT rejoint l’art

Par Zakaria Belabbes
NFT DR
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Le NFT(jeton non fongible en français), ça vous dit quelque chose ? (veuillez lire l’encadré  page 67) Ne vous inquiétez pas, au travail comme à l’école, personne n’en avait entendu parler non plus. Mais en art, les choses sont différentes. 

Direction Londres. Les portes de la galerie HOFA (House of Fine Art) ont ouvert le 23 septembre pour accueillir les premiers visiteurs. Cette galerie britannique spécialisée dans l’art contemporain d’artistes internationaux a accueilli une exposition pas comme les autres. Pour certains visiteurs qui découvrent des œuvres d’art numérique, c’est une première. Ils ont vécu une expérience inédite d’une exposition NFT très médiatisée, intitulée «Portrait d’une ère» (Portrait of an Era), dont la valeur est estimée à plus de 64 millions de dollars, selon les organisateurs de HOFA.

 

Les créations numériques les plus rares du monde

 

Dans un communiqué de presse, les organisateurs de l’événement ont de même précisé que cette exposition d’art hybride présente certaines des créations numériques NFT les plus rares au monde aux côtés d’œuvres d’art physiques contemporaines de pointe, étant ouverte au public dans la galerie et sur l’application mobile et Web de réalité virtuelle de HOFA.

«Portrait of an Era vise à unifier les marchés de l’art conventionnel et numérique dans une exposition pionnière qui à la fois embrasse l’avenir du monde de l’art et célèbre la renaissance numérique actuelle», indique dans un entretien à Maghreb1, Elio D’Anna, co-fondateur de la galerie HOFA.

Cet économiste, sociologue, écrivain et conférencier, qui partage son temps entre Londres, New York et Rome, note que cet événement est très important pour la galerie britannique, car elle commence également à frapper et à vendre aux enchères ses «propres» NFT via la plate-forme «HOFA.io» lors de son lancement, ajoutant que «cela fait d’elle l’une des premières galeries au monde à lancer sa propre maison NFT».

 

Les CryptoPunks, entre l’art et la propriété intellectuelle

 

Ce modèle de l’expo, organisé sur 15 jours, présente les œuvres d’art crypto les plus recherchées au monde.

Parmi eux, sont exposés de rares aperçus de CryptoPunks scellés par une «seed phrase» de 12 mots qui accorde la propriété et un accès irrévocable. Ces derniers sont une demi-douzaine, et leur présence est importante: ils sont imprimés sous forme de lithographies uniques et signés par le cofondateur de Larva Labs, John Watkinson. Ce développeur aurait posé une simple question sérieuse et provocatrice: comment quelques lignes de code pourraient-elles devenir une propriété intellectuelle? Cette idée-projet est considérée actuellement comme le début du mouvement CryptoArt.

Il faut noter que les CryptoPunks ont été parmi les premiers NFT jamais créés sur la blockchain Ethereum (un protocole blockchain imaginé par Vitalik Buterin, un développeur russo-canadien). Il existe à travers le monde 10.000 CryptoPunks créés individuellement, chacun avec son propre ensemble d’attributs uniques, qui sont depuis devenus emblématiques dans le monde de la crypto et de l’art en tant que fondement d’un nouveau genre artistique numérique. 

 

La genèse des «NFT Drop»

 

Parmi les autres œuvres NFT exposées dans la galerie, figure le «Bored Ape Yacht Club» (BAYC), dont le prix de vente a récemment grimpé de 15 000 $ à plus de 145 000 $ en seulement six semaines.

Les organisateurs ont également prévu l’exposition d’œuvres sculpturales visuellement époustouflantes du célèbre artiste néerlandais Joseph Klibansky, aux côtés des toiles de l’artiste français Sepand Danesh, dont les œuvres ont récemment été présentées à l’Expo de Dubaï 2020.

L’exposition marque aussi la genèse de la «NFT drop» (ou la sortie d’un projet de NFT) du designer et artiste britannique Johnny Dowell, de son surnom King Nerd, réputé pour son travail de gravure hautement qualifié et complexe.

Dans un autre tournant passionnant, «Portrait of an Era» expose le NFT drop réalisé par l’ancien soldat et célèbre photographe britannique, Bran Symondson, dont les œuvres d’art AK-47 sont convoitées par les amateurs d’art du monde entier.

La nouvelle création NFT de cet artiste multimédia, spécialement créée pour l’exposition, a été dévoilée en exclusivité lors de la soirée d’ouverture. Commentant ces projets, Elio D’Anna précise que «nous avons réalisé plus que notre vision initiale de l’exposition et cela grâce notamment à notre partenariat développé avec Studio137, l’un des plus grands conservateurs d’art NFT au monde». «Nous voulons que «Portrait of an Era» présente la beauté des NFT à un public plus large et surtout leur valeur incroyable en tant qu’objets de collection, offrant des investissements sécurisés pour les passionnés et amateurs d’art», conclut D’Anna.