
Fès, ville des mille et une nuits, capitale historique, spirituelle et culturelle du Maroc, est une halte incontournable pour les amoureux de la culture, de l’histoire et de l’architecture mauresque.
Centre spirituel et culturel du Maroc, cité aux multiples facettes, Fès fascine par sa splendeur. Elle conjugue à la perfection tradition et modernité, tout en offrant aux visiteurs un cadre urbain unique.
Ville mémoire, Fès recèle une richesse patrimoniale considérable: mosquées, médersas, palais, riads, fondouks, portes, musées, mausolées, universités, places, fontaines, galeries, souks et artisanat d’art… Elle a pour priorité de préserver ses traditions et l ‘âme de ses vieilles pierres.
Fès est aussi cette ville de rencontres des populations berbères et arabo-andalouses et où musulmans, Juifs et Chrétiens ont vécu et vivent ensemble dans la tolérance et l’harmonie totale. Issue du brassage de plusieurs civilisations, Fès a hérité de la noblesse arabe, du raffinement andalou, de l’ingéniosité juive et de la ténacité berbère.
Classée «Patrimoine Mondial de l’Humanité» par l’UNESCO, Fès est une destination de choix grâce à ses monuments et trésors du passé, ses infrastructures touristiques, sa gastronomie de renommée, ses lieux de détente, sa médina et sa vie culturelle. A la découverte de Fès la «fascinante».
La plus impériale des cités marocaines
Fès rayonne d’une aura singulière. Elle est l’Impériale, la dépositaire de treize siècles d’histoire marocaine. Elle est riche d’un passé prestigieux.
Fondée au début du IXème siècle par Idriss I, cette ville millénaire est l’une des plus anciennes cités de l’Islam. Surnommée dans le passé «l’Athènes de l’Afrique», Fès a été, depuis sa naissance, décrite et adulée par des poètes, historiens et chroniqueurs de tous bords tels que Ibn Khaldoun, Léon l’Africain… et a accueilli de nombreux savants d’Andalousie, tels que Ibn Tofail, Ibn Rochd (Averroès) et Maimonide.
Le rayonnement intellectuel de son université pluridisciplinaire, sa célèbre mosquée Quaraouiyne, ses édifices emprunts de l’art arabo-andalou en ont fait, au fil des temps, le centre religieux et culturel du Royaume du Maroc.
Ses monuments, ses murailles, le décor médiéval de ses ruelles étroites et tortueuses, ses mosquées, ses palais, ses fondouks et ses médersas qui ont vu le jour au long de douze siècles d’histoire, rivalisent d’ornements: boiseries sculptées, bronzes ciselés, zelliges, moucharabiehs, colonnes et plâtres sculptés. Ils témoignent aussi du génie créateur et du savoir-faire de ses maîtres – artisans de grand talent, venus d’Orient et d’Andalousie.
Cette «ville Musée» a su maintenir au fil des temps ses traditions, tout en devenant une cité touristique moderne et très active avec ses palaces, hôtels, riads, golfs, restaurants, stations thermales, festivals …
Nichée au creux d’un vallon au pied des montagnes du Moyen-Atlas, Fès, foyer prestigieux de la civilisation musulmane et berceau de la culture berbère et arabo andalouse, fascine par sa richesse historique, son architecture hispano–mauresque, sa médina médiévale, la beauté de ses monuments et la splendeur de ses demeures historiques.
La Médina de Fès: fascinante et typique
Fès est un musée à ciel ouvert, la suite des âges y a accumulé les trésors. Sa médina est la plus ancienne du Maroc, la plus grande aussi: tous les corps de l’artisanat y sont rassemblés, des tanneurs aux tisserands en passant par les dinandiers et les potiers. Ses rues sont des allées que décorent des chefs-d’œuvre d’architecture; ses places, des lieux de rencontre où s’exprime un art de vivre ancestral fait de gestes assurés mais néanmoins délicats.
Dans les ruelles de cette cité impériale, on peut admirer les sophistications de l’art arabo-andalou, les zelliges de bleu et de jade qui la parent, les volutes qui découpent ses ouvertures… un tableau haut en couleurs et en histoire.
Vieille ville marocaine par excellence, ses murs aux mosaïques arabesques et aux dessins ancrés au fil du temps narrent l’histoire des dynasties marocaines qui s’y sont succédées, laissant libre cours à l’imagination de tous ceux qui la côtoient.
Dans la médina de Fès, le temps semble parfois s’arrêter. Pourtant, derrière ces hauts murs, une foule d’artisans s’affairent à la confection et la vente des produits typiquement artisanaux.
Fondée par les Idrissides, cette médina abrite non seulement de nombreux palais, mais aussi la plus vieille université au monde Al-Quaraouiyine. Sillonner ses rues, c’est profiter du moindre détail architectural et des œuvres artisanales conçues à la main, c’est également une opportunité de se tremper dans les tréfonds d’une ville à caractère intellectuel et spirituel.
Fès El-Bali, cœur historique de la ville de Fès, est une médina bouillonnante de couleurs vives, d’architecture et d’artisanat traditionnel.
Cité du savoir, de l’art et de la culture
Lorsque Idriss II donna le premier coup de pioche en 808, pour la construction de Fès, s’exclama en levant les bras au ciel: «Dieu, faites que cette cité devienne la demeure des sciences et la maison du savoir religieux…». Et il en fut ainsi à travers plusieurs siècles jusqu’à nos jours. De tous les temps, la cité a été le passage obligé de personnalités historiques et hommes de sciences et de lettres qui y ont reçu et transmis le savoir, en faisant de la ville un centre intellectuel parmi les plus importants de l’occident musulman, parmi les personnalités les plus influentes qui sont passés par Fès on cite notamment, Ibn Rochd, Ibn Arabi, Ibn Khaldoun, Maïmonide…
Cette cité du savoir par excellence abrite la plus ancienne université au monde encore en activité, qui est l’Université Al Qarawiyyin de Fès. Ce temple de connaissance fondé par Fatima al-Fihriya au IXème siècle est l’ancêtre de plusieurs universités prestigieuses à travers le monde.
C’est à l’Université Al Qarawiyyin où se sont côtoyés près de 300 étudiants qui suivaient des cours dispensés par des professeurs de renommée à l’époque, et ce, dans différentes disciplines comme le notariat, la justice, la grammaire, la théologie, le droit coranique etc...
À partir du Xème siècle, l’université s’est dotée d’une bibliothèque contenant plus de 30.000 volumes (dont 10.000 manuscrits). Elle abrite aussi un Coran manuscrit du IXème siècle, un manuscrit d’Ibn Rochd datant de 1320 et un autre de la Muqqadima offert par Ibn Khaldoun lui-même.
Fès est aussi une ville d’art par excellence, elle regorge de plusieurs établissements dédiés à l’art, à l’instar du musée Dar-Batha qui compte de nombreuses richesses de Fès, dont une collection de céramiques fabriquées dans la plus pure tradition de l’art fassi, des monnaies des dynasties, des tapis et des bijoux du Moyen-Atlas, ainsi que de nombreuses pièces archéologiques hispanomauresques datant du IXème. Au XVIIIème siècle, cet ancien palais construit par le Souverain Alaouite, Moulay el Hassan 1er (1874-1894), a été transformé en musée par décret royal en 1915.
Il y a aussi le Musée Belghazi qui était à l’origine un grand riad du XVIIème siècle. Il a été transformé en musée par la famille Belghazi et il est le premier musée privé au Maroc reconnu par l’État.
Il abrite des collections de bijoux en or, des vêtements anciens, des céramiques du XVIIIème siècle, des instruments de musique andalouse ou berbère, des armes damasquinées ainsi que des broderies et des tapis.
Lorsqu’on évoque Fès on ne peut pas s’empêcher de parler de sa richesse musicale, notamment la musique andalouse, les chants soufis, Aissawas…Pour cela Fès abrite de nombreux festivals qui font de la ville la capitale des arts et la place à la confluence des cultures.
Parmi ces festivals figurent le prestigieux Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et son Forum, créés respectivement en 1994 et 2001, qui s’inscrivent dans la tradition savante, artistique et spirituelle de la ville. Depuis son avènement, ce rendez-vous a connu un succès grandissant. Le Festival fut désigné par l’ONU comme l’un des événements marquants contribuant au dialogue des civilisations.
Les festivités se déploient sur des sites à forte valeur patrimoniale qui méritent d’être (re)découverts et valorisés: la grandiose place de Bab Makina où se déroulaient jadis les cérémonies officielles du palais royal, mais encore les riads de la médina explorés au fil de trois nuits de spectacles – et d’autres lieux encore.
Son message demeure d’une actualité brûlante: le dialogue des spiritualités à travers la musique et la promotion d’une culture de paix favorisant une mondialisation plurielle, respectueuse de valeurs éthiques et spirituelles.
Berceau de l’artisanat
Fès est le fief de l’artisanat marocain. Ses marchés, souks et centres commerciaux proposent un assortiment varié de produits.
En effet, l’artisanat a de tout temps été l’activité économique phare de la ville. Il est intimement lié à l’histoire de la cité. L’artisanat est régi par des corporations formées de travailleurs exerçant le même métier. Il fonctionne selon une hiérarchie bien définie qui règle la formation de l’artisan et veille à la qualité des produits.
Les artisans exerçant la même activité, sont groupés à Fès par quartiers, désignés par le nom de la spécialité: quartier des dabbaghines (des tanneurs), nejjarrines (menuisiers)… Les activités artisanales qui font toujours la renommée de Fès sont la bijouterie, boissellerie, poterie et céramique, maroquinerie, reliure, dinanderie et broderie. Fès est également réputée pour le tissage de tapis et la fabrication de zellige. Bien plus, les métiers traditionnels ont contribué à faire de Fès un pôle de rayonnement artistique, confirmé par l’inscription de la cité Idrisside comme patrimoine universel reconnu par l’UNESCO.
Ses centres d’artisanat exposent les spécialités de la ville (tapis, bijouterie, poterie, maroquinerie, meubles, etc.). Ses marchés et ses souks proposent des produits de production locale notamment des tapis, des henbels, des plateaux en bronze, des poufs et des produits en cuir. La plupart des bazars sont installés à Talâa Kebira au cœur de la Médina... On y trouve des brocanteurs et des antiquaires.
Les ateliers de fabrication ou les marchés de vente sont regroupés autour de la Quaraouiyine, principal noyau de la ville ancienne (Souks Chemmaîne, Sbitriyne, Seffarine, Nejjarine). De nombreuses coopératives d’artisans (poterie, cuir…) proposent aussi plusieurs sortes d’objets.
Fès abrite également les magasins d’argenterie les plus réputés du pays. Au cœur de la médina se trouvent les souks où fleurissent magasins, petites échoppes et ateliers de commerçants en tous genres. Les boutiques étalent leurs amas d’épices, de nougats...
Très célèbre pour ses tanneries, à Fès les méthodes de travail et de traitement des peaux d’animaux restent inchangées depuis plusieurs siècles.
Sans oublier la poterie et la céramique qui évoquent l’histoire culturelle de Fès. L’une des plus belles pièces artisanales marocaines y est produite: celle du «bleu de Fès».
La gastronomie Fassie, mille et une saveurs
Haut lieu de rencontre de différentes populations depuis plusieurs siècles (Berbères, Juifs, Chrétiens, Musulmans, Andalous...), Fès renferme de grandes variétés culinaires venues d’ailleurs qui s’y sont installées et ont été perfectionnées au fil du temps.
La cuisine fassie est composée d’une mosaïque de plats différents les uns des autres en goût et en matières et jalousement sauvegardées pendant des siècles comme le «khliee» ou viande de bœuf séchée, la Pastilla, la Mrouzia, pour n’en citer que quelques-uns. Ce sont les plats emblématiques de Fès qui font le bonheur des amateurs de bonne chair, composés subtilement d’une grande variété de saveurs et senteurs saisissantes.
Si les plats sont certes savoureux, la pâtisserie a aussi son mot à dire. Les Cornes de gazelle, les Briouates au miel, la Ghriba… Ces petits délices sucrés, séduisent même les gastronomes les plus exigeants.
Héritière de la cuisine arabo-andalouse du XVIIIe siècle, la gastronomie fassie est très connue par son association du salé et du sucré, en utilisant les fruits comme légumes et en employant savamment toutes sortes d’épices et de condiments: cumin, coriandre, poivre, piment doux, cannelle…Ingrédients que l’on retrouve dans la pastilla aux pigeons et aux amandes, une recette locale. L’aérienne pâte feuilletée qui enveloppe la farce demande un tour de main que les femmes fassies transmettent de génération en génération.
Fès, une ville qu’on célèbre!
Réputée mondialement comme cité gardienne de son patrimoine, ouverte sur le monde et attachée à son style de vie, la ville de Fès a rendez-vous le 4 janvier du mois de janvier de chaque année avec cette journée, devenue au fil des ans une messe publique de débat, de questionnement et d’initiatives.
Classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, la cité Idrisside subjugue par la profusion de ses monuments, dont ses 9.000 maisons historiques, ses 11 medersas, ses 43 écoles coraniques, ses 83 mausolées et ses 176 mosquées, son université Al Quaraouiyine, outre ses 1.200 ateliers d’artisanat d’art et ses grandes tanneries traditionnelles.
La Journée annuelle de Fès, instituée depuis l’année 2011, à l’initiative de nombreuses associations de la société civile actives dans les domaines de la préservation du patrimoine, de la protection de l’environnement et de la diffusion des valeurs de citoyenneté, demeure une opportunité de mobilisation et d’examen des mécanismes à même d’élaborer une vision prospective de la ville, d’accompagner son expansion urbanistique et la remettre sur les rails du développement durable.
Et les initiatives et les projets de développement destinés à rendre à la ville son rayonnement culturel et son lustre d’antan ne manquent pas. L’on peut citer, entre autres, le programme de restauration de 27 monuments et sites historiques de la Médina de Fès, de quelque 4.000 bâtisses menaçant ruine, ainsi que des tanneries, des ponts et des médersas édifiées par la dynastie des Mérinides entre les 13-ème et 14-ème siècles, lancé avec des investissements de plus de 615 millions de DH.
Cette opération vise à insuffler une nouvelle dynamique socio-économique et culturelle dans un contexte chargé d’histoire et de patrimoine, selon l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER-Fès).
L’objectif est également d’assurer la pérennité des monuments, tout en érigeant ces sites en outils de création d’emplois et de richesse et dont les revenus seront réinjectés dans les opérations de conservation du patrimoine culturel de la médina.
Une autre initiative concerne la dynamisation de la cité et la promotion de son patrimoine, à travers l’ouverture des célèbres foundouks Chemmaïne-Sbitriyine, Barka et Staouniyine, situés au cœur de la médina de Fès, à des activités de l’artisanat en voie de disparition et à des services culturels et touristiques. Ces merveilles architecturales, qui datent des 13-ème et 14-ème siècles, ont pu retrouver une seconde vie, et avec eux un pan entier du patrimoine de la médina de Fès.
Il importe aussi de mettre en valeur, dans ce cadre, le programme complémentaire pour la valorisation de l’ancienne médina de Fès qui mobilise une enveloppe budgétaire de 583 millions de DH. Il vise à rendre la ville attractive pour la population, notamment la classe moyenne, mais aussi pour les visiteurs.
Les projets inscrits dans le cadre du programme complémentaire concernent six axes majeurs, dont la réhabilitation de 11 monuments historiques et lieux emblématiques, la restauration des lieux de culte, les activités d’artisanat et de commerce traditionnel et autres 37 sites, dont 30 fontaines, outre la réhabilitation du site historique de Dar Al Makina.
Voilà pourquoi Fès. Une ville moderne où le passé ne s’oublie pas et dans laquelle les arts et les trésors des ancêtres vivent encore.